BELGRADE (Serbie) - Lorsque les lumières s'allumeront pour l'entre-deux de la première demi-finale de la BCL, vendredi 26 avril à Belgrade, les quatre équipes se concentreront sur la quête de la gloire.

Pour chacune d'entre elles, cependant, un tel événement présente également le défi de maintenir autant de normalité que possible tout en faisant face à tant de situations uniques et spéciales.

La participation à un Final Four implique un changement important dans le planning de voyage des équipes, suivi d'entraînements adaptés à la demi-finale à venir et d'une augmentation considérable des responsabilités médiatiques.

À cela s'ajoutent la charge physique évidente des joueurs et l'endurance émotionnelle et psychologique - souvent négligée - requise pour participer à un événement qui peut être le sommet d'une courte carrière pour certains d'entre eux et leurs entraîneurs.

Pour ajouter un peu de contexte, ces équipes ont joué leurs derniers matches domestiques avant de se rendre à Belgrade, entre le 19 et le 21 avril.

Elles arrivent en Serbie le 24 avril et dès que leur vol est posé, elles se retrouvent presque instantanément devant les caméras pour la séance de photos officielle, au cours de laquelle elles doivent se mettre mentalement en mode tournoi.

Le shooting photo leur donne également l'occasion de se familiariser avec l'ASB GlassFloor qui a été installé pour la première fois lors d'un Final Four d'une compétition de clubs dans le monde.

Cela peut sembler mineur mais, pour un joueur professionnel, la familiarité avec le ballon et le sol est cruciale pour sa capacité à performer au plus haut niveau. Les détails comptent.

Les premières réactions des joueurs mercredi soir ici à Belgrade étaient que le sol est parfait pour jouer au basket et, à la rigueur, peut-être une meilleure surface que celles sur lesquelles ils jouent habituellement chaque semaine.

Néanmoins, l'adaptation est un processus cumulatif et non un processus au cas par cas. Les petites choses s'additionnent.

Le lendemain, les équipes se lèveront tôt, à 9 heures, pour s'entraîner et les joueurs auront une vraie chance de tester le sol, car la veille de match représente la dernière occasion de s'entraîner en plein contact.

Ces entraînements impliqueront très probablement des équipes divisées en un cinq de départ et un cinq d'opposition qui exécuteront les systèmes et les actions ou les schémas défensifs auxquels ils s'attendent à être confrontés de la part de leurs adversaires en demi-finale.

Et c'est là qu'intervient une autre difficulté du calendrier. Entre l'arrivée à Belgrade, la séance de photos, le dîner du soir et les entraînements du lendemain, le coaching staff doit préparer des vidéos de scouting et les transmettre aux joueurs dans un format qu'ils pourront apprendre à temps pour les entraînements et, surtout, pour le match du vendredi.

Comme vous pouvez l'imaginer, le sommeil devient une priorité secondaire pour le coaching staff dans ce cas.

Dans le cas de ce Final Four spécifique, la charge de travail des entraîneurs peut être légèrement réduite par le fait que toutes ces équipes se sont déjà affrontées cette saison. Soit en Liga Endesa espagnole, pour UCAM Murcia et Unicaja, soit lors du Round of 16 de la BCL dans le cas de Lenovo Tenerife et Peristeri bwin.

Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas besoin de scouting à nouveau les adversaires, car les équipes et les joueurs évoluent entre les matchs. En tant qu'entraîneur, dans ce genre de situation, vous devez également prendre en compte ce que vous avez vu lors du dernier match domestique de votre adversaire avant le tournoi.

Par exemple, il est arrivé que des entraîneurs laissent des joueurs clés au repos pour donner l'impression qu'ils étaient peut-être blessés, dans le but de semer le doute.

Si le match démarre et que vous parvenez à surprendre votre adversaire, ne serait-ce que par le moindre élément de surprise dans votre jeu, vous remportez une victoire psychologique avant même la fin du premier quart-temps. Ces éléments peuvent suffire à faire basculer la confiance de toute une équipe.

La séance de shooting photo n'est pas non plus la dernière exigence en matière de travail médiatique lors d'événements majeurs comme celui-ci.

Chaque capitaine d'équipe et entraîneur principal doit faire face aux médias internationaux lors d'une conférence de presse avant l'événement. Les mots sont puissants dans le peu d'occasions que les médias ont de s'adresser à eux et l'une des choses que l'on peut attendre de chaque entraîneur à cette occasion est de maintenir un niveau de respect sain, afin d'éviter de donner la moindre motivation supplémentaire à leur futur adversaire.

De l'extérieur, beaucoup pensent que ces équipes n'ont qu'à se présenter et à jouer, mais en vérité, très peu de gens ont ce qu'il faut pour rester concentrés dans un environnement comme celui-ci.

Pourtant, non seulement ces équipes ont cette capacité, mais elles vivent pour cela. Lorsque vous vous êtes concentré sur ce sport tous les jours de votre vie, il n'y a rien qui puisse rivaliser avec la chance de montrer au monde du basket-ball que vous êtes fait pour cela lorsque les lumières s'allument.

Lorsque nous entendons les entraîneurs parler de la valeur qu'ils accordent au fait que les joueurs soient de grands pros, il s'agit de la capacité et de la discipline nécessaires pour réussir sur ce type de scène.

C'est ce qui différencie les bons des grands.

Pour un aperçu plus détaillé des obligations médiatiques des équipes pendant le Final Four, vous pouvez télécharger le guide officiel des médias ici.