BELGRADE (Serbie) - Un an après avoir raté le tir décisif de la demi-finale du Final Four de la Basketball Champions League à Malaga, devant 10 000 supporters de l'Unicaja, Kendrick Perry a trouvé la rédemption.

Le joueur de 31 ans originaire d'Ocoee, en Floride, a gardé son sang-froid tout au long de la saison et, le moment venu, il s'est transformé en super-héros lors du Final Four à Belgrade.

Tout d'abord, vendredi, il a marqué 12 points en 17 minutes lors de la demi-finale contre UCAM Murcia. Ensuite, il a été nommé dans le meilleur cinq de la saison (Star Lineup First Team) lors de la cérémonie de remise des prix le samedi. Enfin, il a gardé le meilleur pour la fin, en écrivant une page gigantesque de son propre livre d'histoire lors de la finale de dimanche.

Perry a inscrit 17 points en moins de 20 minutes de jeu, dont une série cruciale de 5 points consécutifs et une interception pour aider Unicaja à repousser une dernière charge de Lenovo Tenerife dans le quatrième quart-temps.

Pour tous ses exploits du week-end, Perry a reçu le titre de MVP du Final Four après avoir mené Unicaja à son premier titre en BCL.

"L'année dernière, il a raté ce tir, et cette année, il a tout gagné - c'est la beauté du sport" - Marcelinho Huertas faisant l'éloge de son rival Kendrick Perry

"Honnêtement, je n'ai pas revu ce match de Bonn (en demi-finale la saison dernière) depuis. C'était évidemment un moment décevant pour moi et pour l'équipe, mais je ne voulais pas vivre dans le passé", a déclaré Kendrick après la finale.

"J'ai compris qu'il nous faudrait beaucoup d'efforts pour revenir dans cette position et atteindre le Final Four, alors que tout le monde s'attendait à ce que nous nous réveillions et que nous nous retrouvions au Final Four. Il nous a fallu beaucoup de courage, de détermination et de sacrifices. Mais nous avons fait les ajustements nécessaires, en commençant par moi-même pour aller jusqu'au bout".

Perry a savouré son cigare de célébration lors de la conférence de presse, en inclinant vers l'arrière sa casquette avec le mot "Champions" inscrit sous le logo de la Basketball Champions League, de sorte que l'on pouvait voir son visage alors qu'il continuait à parler.

"Je prêche. Je prononce souvent le mot 'sacrifice', parce que c'est ce que cette équipe a fait. Quand vous regardez notre équipe, de 1 à 14, tout le monde a un CV impeccable. Même les plus jeunes comme Tyson [Carter] et Dylan [Osetkowski], qui ont encore beaucoup à prouver en tant que professionnels.

"Le plus important, c'est que tout le monde a son propre défi, sa propre histoire à raconter et nous avons été capables de nous rassembler et de réaliser que c'était plus important que ce que nous faisions individuellement.

Après la finale, l'un des moments les plus chaleureux s'est produit dans le coin du nouveau terrain GlassFloor de l'ASB. Le nouveau MVP du Final Four embrassé son ancien entraîneur Aleksandar Dzikic, qui couvrait le match en tant que commentateur pour la diffusion internationale de la BCL.

"Coach Dzikic et moi avons une très bonne relation, qui remonte à la courte période que nous avons passée à Buducnost après mon départ du Panathinaikos. Il a toujours eu une grande confiance en moi", explique Perry.

"Même en jouant contre moi, je me souviens que lorsqu'il entraînait le Partizan et que je jouais en Macédoine du Nord, il m'a dit quelques mots gentils qui sont restés gravés dans ma mémoire. C'était donc une sorte de boucle bouclée pour nous".

Vous savez comment on peut dire que quelqu'un est un grand leader ? Tous les coéquipiers de Perry débordaient de fierté à l'idée qu'il ait obtenu cette illustre récompense individuelle.

"C'est beau comme la vie fonctionne parfois. Si vous ne perdez pas, vous ne pouvez pas apprendre. Après la défaite à Malaga la saison dernière, nous avons beaucoup appris. Ce type qui gagne le MVP est incroyable", sourit Nihad Dedovic.

"C'est un grand leader, un grand joueur, c'est un plaisir de jouer avec lui, je suis évidemment très heureux pour lui", a ajouté Tyler Kalinoski.

Les coéquipiers n'ont pas été les seuls à exprimer leur satisfaction.

"Il n'a peur de rien", a déclaré Marcelinho Huertas, ancien meilleur joueur du Final Four.

"Il ne se soucie pas de rater le dernier ou les deux derniers tirs, il continue d'essayer et il met toujours la pression sur la défense. Ce soir, il a montré à quel point il est résiliant. L'année dernière, il a raté ce tir et cette année, il a tout gagné. C'est la beauté du sport", a ajouté le capitaine de Lenovo Tenerife.

Perry rejoint désormais une liste exclusive de MVP du Final Four et du Final Eight, qui comprend Marius Grigonis (Tenerife, 2017), Mike Green (AEK, 2018), Kevin Punter (Virtus, 2019), Thad McFadden (Burgos, 2020), Vitor Benite (Burgos, 2021), Marcelinho Huertas (Tenerife, 2022) et TJ Shorts II (Bonn, 2023).