BRINDISI (Italie) - Pour la plupart des gens, l'été dans la région italienne des Pouilles évoque des images de retour aux sources pour profiter du soleil, de la mer et de certains des meilleurs plats de l'univers, mais pour la direction de Happy Casa Brindisi, cette partie de l'année est consacrée à quelque chose d'entièrement différent : s'adapter et évoluer.

Chaque entraîneur a en tête une idée du système ou du style qu'il préfère, mais si vous n'êtes pas assez intelligent pour vous adapter aux joueurs que vous avez, alors vous faites fausse route - Frank Vitucci

Prenons l'exemple de l'été dernier : Brindisi, qui vient de terminer sa toute première campagne dans la Basketball Champions League, a recruté sept nouveaux joueurs, mais dès la fin du mois de juillet, elle avait presque terminé son roster 2020-21.

"Nous sommes habitués au fait que presque chaque été, nos meilleurs joueurs partent pour trouver une situation différente, peut-être meilleure sur le plan financier. Nous savons donc que nous devons changer tout en essayant de maintenir les mêmes principes de base en termes de style de basket", explique Frank Vitucci, l'entraîneur de Happy Casa Brindisi.

"Nous essayons de sélectionner les gars qui veulent venir à Brindisi pour travailler dur dans un bon environnement.

"Ils peuvent avoir la satisfaction individuelle de bien travailler et de franchir une étape importante dans leur carrière.

"Mon équipe et moi essayons de faire de notre mieux pour sélectionner les bons joueurs et leur faire comprendre dès le premier jour que cette équipe est comme leur deuxième famille.

Nous sommes meilleurs cette saison grâce à cette expérience et je dois dire que la BCL est très bien organisée, la compétition a pris la bonne décision en ajustant le format de la saison régulière - Frank Vitucci

"Je pense que chaque entraîneur de basket a en tête une idée du système ou du style qu'il préfère, mais en même temps, si vous n'êtes pas assez intelligent pour vous adapter aux joueurs que vous avez sur le moment et les développer en conséquence, alors vous faites fausse route".

Brindisi est très certainement allé dans la bonne direction cette saison. Elle occupe actuellement la deuxième place du classement de la Serie A italienne avec un bilan de 12-5, alors que l'année dernière elle était à 13-8 lorsque la ligue a été suspendue en mars en raison de la pandémie de Covid-19. Dans le BCL, l'équipe italienne a atteint les Play-Offs pour la première fois dans l'histoire du club..

"L'année dernière, nous avons eu un peu de malchance de ne pas participer aux Play-Offs de la BCL, mais notre groupe de la saison régulière était très compétitif, nous avions Casademont Zaragoza et la JDA Dijon, qui ont tous deux atteint le Final 8 ", a déclaré M. Vitucci.

"C'était un peu difficile pour nous de nous adapter à la fois en Serie A et dans une compétition européenne aussi compétitive que la BCL, nous n'avions pas un effectif aussi complet.

"Mais notre première année dans la BCL a été une très bonne expérience que nous avons mise à profit pour cette saison : nous avons constitué un roster plus profond, nous avons mieux organisé tout ce qui est nécessaire pour être compétitif, même si les voyages sont beaucoup plus compliqués cette saison à cause de la pandémie de Covid-19.

Mon mantra, la phrase que je dis à mes joueurs avant qu'ils n'entrent sur le terrain est "Jouez dur et amusez vous' - Frank Vitucci

"Je pense que nous sommes meilleurs cette saison grâce à cette expérience et je dois dire que la BCL est très bien organisée, la compétition a pris la bonne décision en ajustant le format de la saison régulière.

"Il était judicieux de réduire les groupes à quatre équipes et cela nous a beaucoup aidé de ne devoir jouer que toutes les deux semaines. Nous avons beaucoup apprécié la saison régulière et nous sommes très enthousiastes à l'idée de jouer les Play-Offs.

"J'espère que ce sera une expérience qui aidera mon équipe à s'améliorer. Pour nous, participer aux Play-Offs est un petit rêve, nous allons essayer d'en profiter et peut-être passer au prochain petit rêve..."

Toutes les équipes ne peuvent pas vivre ce rêve, mais Brindisi va certainement apprécier le processus. Depuis l'arrivée de l'entraîneur Vitucci au club en décembre 2017, et malgré les changements fréquents dans le roster, le point commun entre les différentes itérations de l'équipe est que les joueurs s'amusent sur le terrain.

Une équipe de basket-ball ne consiste pas à réunir 10 à 12 bons joueurs, mais à ce que chacun ait son propre rôle, sa place et puisse en tirer satisfaction - Frank Vitucci

Mon mantra, la phrase que je dis à mes joueurs avant qu'ils n'entrent sur le terrain, c'est "Jouez dur et prenez du plaisir"", a expliqué le tacticien né à Venise.

"Ils jouent au basket-ball, donc bien sûr ils doivent apprécier ce qu'ils font et s'amuser, il n'y a pas beaucoup de choses dans la vie aussi amusantes à faire que de jouer au basket-ball.

"Mais en même temps, vous devez savoir que vous devez travailler dur chaque jour. En tant que joueur, vous arrivez à un point où vous comprenez que le travail acharné est ce qui vous permet de bien performer et de vous amuser davantage, et que chaque membre de l'équipe doit tirer dans la même direction.

"Il y a évidemment certaines règles à respecter, car nous ne sommes pas cinq gars choisis au hasard qui jouent chacun de leur côté sur le terrain".

Il s'agit d'un équilibre délicat entre le choix des joueurs qui s'adapteront au système de Vitucci et l'adaptation de l'entraîneur aux joueurs à sa disposition.

"Je ne dirais pas que c'est 50-50, peut-être que c'est 60 % de part du système et 40 % de part d'adaptation aux joueurs", a déclaré l'entraîneur de Brindisi.

Il est possible que D'Angelo manque les deux premiers matchs des Play-Offs du BCL, donc nous surveillons la situation avec le club et nous signerons peut-être un joueur- Frank Vitucci

"Il est clair qu'il y a des joueurs que j'aime plus que d'autres, mais la première question que je me pose est de savoir si ce bon joueur est quelqu'un qui s'adaptera au système que nous avons et au reste de l'équipe.

" [Construire] une équipe de basket-ball ne consiste pas à additionner 10-12 bons joueurs, mais à ce que chacun ait son propre rôle, sa place et puisse en tirer satisfaction.

"Nous n'avons pas non plus une grande marge de manœuvre pour faire des erreurs, nous n'avons pas un budget si important que cela, donc si nous nous trompons avec un ou deux joueurs, nous sommes en difficulté pour toute la saison, donc sélectionner les bons joueurs l'été est très important pour nous".

Brindisi n'a pas fait d'erreurs, mais a néanmoins été victime d'un coup dur lors du dernier match de la saison régulière de la BCL, le 27 janvier, lorsque son joueur vedette D'Angelo Harrison s'est blessé. Le joueur de 27 ans était alors le deuxième meilleur scoreur de la compétition.

"A court terme, une bonne équipe peut trouver des solutions pour compenser l'absence d'un ou deux joueurs et bien jouer sans trop souffrir", a déclaré M. Vitucci.

"Mais c'est un ajustement difficile quand il vous manque une grande star comme D'Angelo, alors ce que mes joueurs ont fait sans lui me rend très fier.

"Nous avons joué cinq matches depuis sa blessure, nous en avons gagné trois et perdu deux avec la dernière possession en main, comme lors de la demi-finale de la Coupe d'Italie (contre Pesaro).

"Si les autres joueurs peuvent prendre cela comme une chance de jouer ensemble, d'avoir plus de responsabilités, c'est la meilleure chose que vous puissiez faire quand il vous manque un joueur qui prend habituellement les gros tirs.

"Il est possible que D'Angelo manque les deux premiers matchs des Play-Offs de la BCL, nous suivons donc la situation avec le club et nous signerons peut-être un joueur qui pourra nous aider pendant son absence ou même jusqu'à la fin de la saison."