NIZHNY NOVGOROD (Russie) - C'est le dernier quart de finale de la compétition. Les nouveaux venus de l'Hapoel Unet-Credit Holon affrontent jeudi à 19h les champions en titres d'Hereda San Pablo Burgos. Regardons de plus près leur parcours jusqu'à présent et comment ils pourraient jouer.

Hapoel Unet-Credit Holon

L'historique des données ci-dessus vous montre la saison d'Holon jusqu'à présent à travers la lentille des "Quatre facteurs de succès du basket-ball" : tirs, balles perdues, rebonds et lancers francs. Nous avons également inclus des onglets pour les taux d'efficacité et les possessions. Avant de discuter des données, examinons rapidement le classement de Holon pour chaque facteur et les taux d'efficacité parmi les équipes du Final 8.

Pourcentage aux tirs effectif : 54% (quatrième)

Pourcentage de balles perdues : 16,2 % (septième)

Pourcentage de rebonds offensifs : 20,6 % (huitième)

Taux de lancers francs : 28% (1er)

Efficacité offensive : 113,1 points par 100 possessions (septième)

Efficacité défensive : 111,6 points pour 100 possessions (huitième)

Tout ce que vous voyez en jaune est supérieur à la moyenne de Holon pour les possessions par match et tout ce que vous voyez en violet est inférieur. Vous avez également une ligne de moyenne mobile pour vous donner une idée des tendances de la saison. Instantanément, nous pouvons voir que dès le premier match des Play-Offs, le rythme (pace) d'Holon a augmenté. La victoire contre Brindisi a été facilement leur match le plus rythmé de la saison avec 80 possessions. Si nous filtrons les victoires et les défaites ou les matchs à domicile et à l'extérieur, nous pouvons également constater que sur l'ensemble de la saison, l'équipe de Stefanos Dedas a joué à un rythme plus élevé à domicile qu'à l'extérieur. Sur les six matchs à l'extérieur, cinq étaient inférieurs ou égaux à leur moyenne de la saison en termes de possessions. La seule exception est la victoire contre Brindisi lors de l'avant-dernier match des huitièmes de finale.

Si l'on regarde l'onglet "ratings", il n'y a pas de tendance claire au fil de la saison. Le premier match de la saison, chez l'AEK, est clairement une exception, avec des notes offensives et défensives bien supérieures à la moyenne. Mais malgré tout, rien n'indique vraiment une tendance au cours de la saison. Cependant, si nous filtrons les victoires et les défaites, nous pouvons constater que l'efficacité offensive semble être plus cohérente avec les victoires que l'efficacité défensive. Dans quatre des sept victoires de Holon, le club a marqué plus de 110 points pour 100 possessions. Toutes leurs victoires ont été obtenues à un taux supérieur à 106 par 100. À l'exception du premier et du dernier match de la saison, l'indice défensif du Holon a toujours été dans les mêmes eaux pour les victoires et les défaites.

La force statistique globale de Holon est le tir. L'équipe est classée première à la proportion de lancers-francs tentés (28 %) et quatrième parmi les équipes du Final 8 pour le pourcentage aux tirs effectif (eFG%) avec 54 %. Cela a beaucoup à voir avec le type de tirs ou le profil de tir utilisé par Holon, car l'eFG% est une mesure d'évaluation des tirs qui prend en compte la valeur de point supplémentaire d'un tir à 3-points. 51 % de toutes leurs tentatives proviennent de derrière la ligne des 3-points, ce qui est considérablement plus élevé que toute autre équipe du Final 8.

Si nous regardons la carte des tirs de Holon ci-dessus, nous pouvons voir que les zones de tir les plus efficaces de Holon sont directement sous le panier où ils tirent à 63,2 %, dans le coin droit où ils tournent à 50 %, et dans la zone peinte totale où ils shootent à 55 %. Leurs zones de scoring les plus utilisées sont dans la peinture, où 23,9 % de tous leurs tirs sont tentés, et les coins où ils tentent respectivement 15,9 % et 15,1 % de leurs tirs. Leur meilleure zone pour une combinaison de volume et d'efficacité est la zone à 3-points du coin droit qui génère 1,5 point par tir pour l'équipe d'Holon de Stefanos Dedas.

Comment ils jouent

Le jeu dans la vidéo ci-dessous est presque l'exemple parfait de ce à quoi ressemble le basket-ball de Holon sous la direction de l'entraîneur Dedas ; un spacing avec cinq joueurs au large pour commencer l'action, Miles (#32) a sprinté pour mettre en place l'écran porteur puis s'est écarté. Bourdillon (n°8) a coupé pour empêcher son défenseur d'aider sur le pop et ensuite le ballon a été renversé vers à McGee (n°25) qui avait le choix entre tirer ou driver. Dans ce cas, la défense était bonne et il avait besoin de faire un boomerang pour créer une deuxième opportunité de drive and kick. L'avantage a été créé par le deuxième drive et bien que les rotations défensives de Tofas aient été bonnes, le mouvement du ballon était meilleur et ils ont trouvé un Bourdillon ouvert dans le coin droit pour leur tir préféré. C'est une action tellement simple mais tellement bien exécuté qu'il est presque impossible de l'arrêter.

La raison ou l'essence derrière l'action ci-dessus est la qualité du tir des arrières d'Holon, particulièrement en sortie de dribble. Un simple écran porteur - soit la variante Angle comme vous le voyez ci-dessus ou un "Drag" comme vous le voyez dans la vidéo ci-dessous - est toujours suffisant pour focalise deux défenseurs sur la balle. Même dans ce cas, si la défense fait la moindre erreur dans le timing de sa couverture, des joueurs comme C.J Harris et Tyrus McGee vont les punir. Il n'y a vraiment pas d'équipe en Europe qui soit aussi disposée que Holon à appuyer sur la gâchette d'un 3-points en sortie de dribble, si tôt dans la possession et si souvent.

Un autre avantage de la façon dont Holon joue avec un spacing à cinq et des shooteurs qui attirent les défenseurs hors de la peinture, ce sont toutes les zones vides autour du cercle pour les coupes en backdoor. Vous auriez du mal à trouver une meilleure équipe dans le BCL cette saison quand il s'agit de marquer à partir de coupes en backdoor.

Si l'essence de la façon dont Holon joue est liée à la qualité de tir de ses arrières, alors l'élément suivant le plus indispensable de leur attaque est leurs shooteurs. Le vétéran Guy Pnini est sans aucun doute un élément important du système, surtout dans les moments décisifs, mais Isaiah Miles, qui shoote à 52 % de loin en tant que stretch-four (parfois même stretch-five) dans leur configuration small ball, est ce qui rend cette équipe si difficile à défendre pour les équipes dotées de big men traditionnels. La capacité d'utiliser un ailier fort dans des positions différentes est une arme que le coach Dedas a utilisée avec un effet mortel toute la saison.

 

Hereda San Pablo Burgos

Comme nous l'avons fait avec Holon, avant de nous plonger dans l'historique des données de Burgos sur la saison, résumons leur situation générale.

Pourcentage aux tirs effectif : 56% (troisième)

Pourcentage de balles perdues : 15,4% (Cinquième)

Pourcentage de rebonds offensifs : 24,9% (troisième)

Taux de lancers francs : 18,6 % (septième)

Efficacité offensive : 115,2 points pour 100 possessions (cinquième)

Efficacité défensive : 103,9 points pour 100 possessions (quatrième)

Si l'on considère l'historique des données et le classement de la saison parmi les équipes du Final 8, la statistique la plus marquante pour Burgos est clairement l'évaluation défensive. Penarroya a mené l'équipe au meilleur classement du Final 8 et au deuxième meilleur classement de la ligue. Cela s'explique en grande partie par le fait que l'équipe a maintenu ses adversaires à un pourcentage aux tirs de 41,4 %, le plus bas de la ligue. Si nous passons à l'onglet "Ratings", nous pouvons voir que Burgos a également obtenu le meilleur rating défensif de la saison lors de sa victoire sur la route au VEF Riga. Ils ont tenu l'équipe lettone à seulement 68,7 points pour 100 possessions.

Un autre point à noter pour Burgos est sa force offensive et défensive à domicile au Coliseum. Lors de quatre de leurs six matches à domicile, ils ont enregistré un indice d'efficacité offensive supérieur à 122,2, ce qui correspond à la moyenne de la saison de Tenerife et constitue également un record absolu pour la BCL. Sur le plan défensif, cinq de leurs six matchs ont été marqués par une note inférieure à 103,1, soit la moyenne sur la saison de la JDA Dijon et le meilleur classement de la ligue cette saison. L'exception, tant sur le plan offensif que défensif, a été la victoire à domicile contre le VEF Riga, où ils ont enregistré leur deuxième plus faible efficacité offensive de la saison, mais ont tout de même remporté la victoire grâce à leur performance sur le plan défensif.

En ce qui concerne les tirs, Burgos est le plus efficace directement sous le panier. Ils marquent 79,6 % de leurs tirs près du cercle, ce qui représente 1,6 point par tir. Cela leur permet de ressortir des ballons, vers leurs deux autres zones les plus efficaces : le coin droit, où ils tirent à 41,7 %, et la tête de raquette, où ils tirent à 40,2 %. La zone où ils tentent le plus grand nombre de tirs est de loin la peinture, avec 28% de toutes leurs tentatives de tir. En fait, si vous combinez le pourcentage aux tirs que les joueurs de Burgos tentent près du panier (15,9 %), dans le reste de la peinture (28 %), de l'aile gauche (16,2 %) et de l'aile droite (14,9 %), vous obtenez plus de 75 % de tous les tirs qu'ils tentent, simplement à partir de ces quatre zones du terrain.

Comment ils jouent

Avant d'examiner ce que l'on peut attendre de Burgos sur le plan offensif, nous devons aborder une autre statistique sur le plan défensif, à savoir le pourcentage d'interceptions. Si l'on y regarde de plus près, il est clair que Burgos a modifié sa façon d'aborder le jeu par rapport à la saison dernière. Ils sont en tête de toutes les équipes au Final 8, faisant les poches et sautant les couloirs de passes sur 12,4 % des possessions de leurs adversaires. La saison dernière, ce chiffre n'était que de 9,6 %.

Xavi Rabadseda est le joueur idéal à mettre en avant lorsqu'il s'agit de voler le ballon. Il mène Burgos avec 1,9 interception par match et se classe troisième de la BCL pour le pourcentage d'interceptions individuels avec 5 %. Dans la vidéo ci-dessous, vous pouvez voir la polyvalence dont il fait preuve sur le plan défensif. Qu'il s'agisse de sauter les lignes de passe ou de prendre le ballon dans des situations de un contre un, Rabaseda est excellent pour trouver des occasions de voler le ballon.

 

Sur le plan offensif, tout est question d'équilibre pour Joan Penarroya. Si l'essence du jeu d'Holon provient de la capacité de ses arrièresà créer des avantages à partir de la menace de tir en sortie de dribble, il en va de même pour le jeu intérieur de Burgos. Avec un pourcentage de passes décisives de 71,9 %, l'équipe crée plus de tirs à partir d'une passe décisive que toute autre équipe présente en Russie. Dejan Kravic est deuxième dans la ligue pour le pourcentage de passes parmi les pivot, avec 19 %. Si la défense se ferme pour l'empêcher de finir au bord du cercle, il fait la passe de sortie du short-roll aussi bien que n'importe quel joueur de la BCL, (peut-être même d'Europe). Leurs meneurs de jeu, Alex Renfroe et Omar Cook, sont aussi bons que possible lorsqu'il s'agit de les trouver, lui ou Jordan Sakho, sur le roll, ou de lire l'aide et de trouver le shooteur ouvert. Ils sont respectivement premier et troisième pour le pourcentage de passes individuel avec 49% et 43%. Et ce, parmi tous les joueurs, pas seulement les meneurs de jeu.

L'action la plus courante que vous verrez de Burgos est certainement un pick-and-roll latéral de leur système "Horns". Dans la vidéo ci-dessous, c'est Renfroe qui trouve Kravic sur le short-roll au niveau de la ligne de lancer franc. Igokea l'a laissé en un contre un et il a fait un flotteur dans la peinture.

Dans le clip suivant, vous voyez Jordan Sakho dans le même rôle, cette fois la défense se replie et il trouve Rabaseda qui coupe ligne de fond depuis le corner. L'alchimie de Burgos dans ces situations est très bonne et ne fait que s'améliorer après une saison de pleine confiance où ils ont joué ensemble en tant que champions.

L'autre moyen utilisé par les Burgos pour construire leur jeu intérieur est, bien sûr, le poste bas. Le système ci-dessous est une autre option de leur alignement Horns. Cette fois, ils utilisent un pick-and-roll "espagnol" précoce où l'arrière côté ballon fait un écran dans le dos pour le roller. Dans le clip ci-dessous, ils positionnent Rivero comme pivot au poste bas, puis font courir Vitor Benite sur un écran latéral qui ressemble à un essuie-glace.

Le système dans la vidéo ci-dessous est la même action au départ mais la défense était assez bonne pour empêcher le ballon d'entrer dans le bloc bas. Burgos se lance dans le cœur de son attaque avec McFadden qui trouve Kravic sur le short-roll. Ce que l'on voit également dans ce clip, c'est la maturité de Jasiel Rivero, qui se dirige d'abord vers le coin, puis effectue une coupe parfaite. Le fait que Penarroya puisse compter sur lui pour une production offensive à l'intérieur et à l'extérieur de la ligne à 3-points est ce qui a fait du Cubain un rouage essentiel de la machine Burgos.

 

L'opposition

Les deux équipes abordent le Final 8 sur la base de résultats encourageants en dehors de la BCL. Holon vient de remporter la ligue des Balkans, son premier trophée européen.

 

Burgos vient de fêter sa qualification pour les Play-Offs de l'ACB en démolissant le Betis dans le quatrième quart-temps. Il n'y a pas de main plus chaude que la main droite de Vitor Benite à l'approche du Final 8. Le brillant Brésilien de Burgos a shooté comme s'il jetait des pierres dans l'océan contre le Betis.

 

Pour Holon, il s'agira de trouver des moyens de limiter les balles perdues et de limiter les occasions pour les Rabaseda et Cook de faire des interceptions et de profiter des transitions. Puis de trouver un moyen de faire face à la taille de Kravic et Sakho sans laisser trop d'espace dans le périmètre pour McFadden et Benite. Même s'ils parviennent à sortir cette équipe de son rythme, ils devront encore trouver la bonne opposition à McFadden, MVP du Final 8, dans les situations de un contre un. Le vétéran Chris Johnson pourrait être un joueur important pour Holon dans ces situations. Johnson est sans aucun doute l'un des meilleurs défenseurs de la ligue dans toutes les situations. S'il est chargé de ralentir McFadden, il devra l'être. Il est également utile de rappeler que l'AEK a essayé de passer sous l'écran contre Renfroe et Cook lors de la finale de l'année dernière, afin de les empêcher de créer des avantages. Cela n'a pas fonctionné et bien que les deux arrières soient d'abord des passeurs, dans les situations d'élimination directe, Holon doit tenir compte des deux.

Pour Burgos, cela pourrait se résumer à la tâche peu enviable de ralentir C.J. Harris et Tyrus McGee après dribbles. Les joueurs comme Kravic et Sakho devront être parfaits dans la couverture choisie par le coach Penarroya. Leur travail ne s'arrêtera pas là non plus, car Isaiah Miles et Max De Zeeuw posent de réels problèmes de matchup grâce à leur capacité à jouer à l'intérieur et à l'extérieur. Jasiel Rivero et Maksime Salash pourraient être les clés pour Penarroya. Il devra mettre au point ses rotations pour trouver un équilibre entre la taille et la protection des cercles et la mobilité extérieure. Une fois tout cela réglé, il reste le petit problème de Guy Pnini. Le vétéran israélien n'est peut-être pas le joueur le plus rapide sur le terrain mais il est toujours l'un des plus malins et dans les situations décisives, il faut absolument savoir qu'il est l'un des plus compétitifs.