Inside the BCL : La vie d'assistant coach avec Ryan Pannone
JERUSALEM (Israël) - Tout roule pour l'Hapoel Bank Yahav Jérusalem. Pour sa première saison en Basketball Champions League, Jérusalem a déjà remporté des victoires à l'extérieur à Bamberg et à Fuenlabrada, est resté invaincu à domicile et a même fait tomber l'AEK, champion en titre, à Athènes lors de la première journée.
L'entraîneur Oded Kattash développe un basket bien organisé et fluide. Et même lorsqu'ils ne sont pas en mesure de trouver leur plein potentiel, cette équipe possède les atouts physiques nécessaires pour trouver des façons de gagner.
Da'Sean Butler et Tamir Blatt symbolisent le dynamisme de l'Hapoel.
Comme pour tout club, il faut plus d'un homme pour faire ronronner la machine. Ryan Pannone est l'un des principaux bras droit d'Oded Kattash et un élément essentiel dans le coaching staff, qui passe d'innombrables heures invisibles en coulisses. Lorsque les supporters de Jérusalem sont au lit après avoir remporté une nouvelle victoire dans la Pais Arena, Pannone fait des heures supplémentaires, découpe des vidéos et prépare les sessions pour les joueurs le jour suivant. Le temps que ces fans se réveillent et commencent leur journée, il est déjà dans le gymnase pour aider les joueurs à s'améliorer sur le terrain.
"C'est une profession unique en son genre. Le temps qu'il faut et le nombre d'heures passées loin de vos amis et de votre famille peuvent être très difficiles (à vivre). Dans toute l'Europe, les coaches travaillent de 15 à 20 heures par jour. Le niveau d'éthique de travail est incroyable."
Pannone lui-même a été entraîneur en chef de BC Prievidza dans la Ligue slovaque la saison dernière et il comprend ce que c'est que d'assumer cette responsabilité. Le compromis en tant qu'assistant est un soulagement du fardeau global de la prise de décision finale, mais avec ce soulagement, vient en échange une charge de travail accrue.
"Si vous jouez deux ou même trois fois par semaine, vous travaillez pendant à peu près 10 mois de la saison sans un jour de congé. Une journée de congé pour l'équipe peut être consacrée à la réalisation de vidéos sur le notre équipe, sur l'opposition, des vidéos individuelles et les séances d'entraînement individuelles. Vous avez toujours l'impression que si vous travaillez toute la nuit pour regarder un match de plus, cela vous donnera un avantage pour gagner."
Malgré la charge de travail supplémentaire, Pannone tire également beaucoup de satisfaction de travailler pour l'entraîneur Kattash.
"Coach Kattash est une personne tellement unique... je n'ai jamais travaillé avec quelqu'un comme lui. Ce qui le rend formidable, c'est qu'il nous fait confiance. Il nous donne une voix et délègue les tâches en fonction des forces de son staff."
La confiance dans cette relation porte clairement ses fruits. L'une des forces de Pannone est son expérience dans le développement des joueurs et après qu'une première réunion des entraîneurs ait révélé la priorité que l'entraîneur Kattash accorde au rebond offensif, il a pris note.
"Quand j'ai parlé pour la première fois au coach, il m'a dit qu'il voulait envoyer les cinq gars au rebond. Il voulait vraiment être une équipe agressive au rebond. A Prievidza, la saison dernière, nous étions en tête de la ligue au rebond, mais vous savez, on ne se penche pas souvent sur cela."
Le rebond n'est peut-être pas la partie la plus glamour du jeu. Il s'agit cependant d'un secteur clé et les résultats de cette concentration sont là pour tous - L'Hapoel Jerusalem mène la Basketball Champions League au Pourcentage de Rebond Offensif* et est actuellement deuxième au Pourcentage de Rebond Total*.
Depuis le début de sa carrière, le parcours de Pannone jusqu'à Jérusalem et l'attention qu'il porte au développement des joueurs sont étroitement liés. Après avoir refusé des opportunités de jouer en Division II NCAA, Pannone a accepté un emploi dans une société de prêt hypothécaire avec son entraîneur de High School. En même temps, il aidait en tant qu'entraîneur adjoint à l'école secondaire où il venait d'obtenir son diplôme. Il s'est vite rendu compte du chemin qu'il voulait prendre.
"A 20 ans, j'ai décidé que je voulais faire du basket à plein temps, alors j'ai contacté un entraîneur local appelé David Thorpe. Il a été coach en développement des joueurs pour des clients de la NBA. J'ai commencé avec lui en tant que stagiaire et il pensait que je faisais du bon travail avec ses joueurs. Donc, à 20 ans, j'ai commencé à travailler avec lui pour préparer les joueurs pour la Draft NBA et travailler avec ses vétérans. C'est un génie quand il s'agit du développement des joueurs, j'utilise encore sa philosophie aujourd'hui."
De l'entraînement des joueurs de la NBA, le chemin de Pannone l'a ensuite mené en Chine pour travailler pour Joe Whelton dans la CBA. Après son séjour en Chine, il est retourné aux Etats-Unis avec David Thorpe et dans la G League avec les Erie Bayhawks. Puis, finalement, il est arrivé en Europe. C'est en fait son deuxième arrêt à Jérusalem. Le facteur commun tout au long du parcours - que ce soit en tant qu'entraîneur en chef ou assistant - a été sa conviction quant à l'importance du développement des joueurs.
"Pour moi, le développement des joueurs et le coaching d'équipe sont liés. Le développement des joueurs gagne des parties. Vous pouvez exécuter le meilleur système pour avoir un joueur un coup ouvert en sortie d'écran, mais si le joueur n'a pas le bon jeu de pieds, un bon équilibre et beaucoup d'autres facteurs minuscules qui peuvent entrer en jeu dans le développement du joueur, ses chances de réussir le tir vont diminuer considérablement."
Amar'e Stoudemire au travail d'avant-match avec l'entraîneur Pannone
"Le développement des joueurs est souvent considéré en relation avec les jeunes joueurs de l'équipe, mais le développement des joueurs s'applique vraiment à tous les joueurs de l'équipe. Comment faites-vous pour que tous les mecs progressent ? "
Quand on regarde le développement d'un joueur comme Josh Owens cette saison, l'exemple est parlant. Owens mène actuellement la Basketball Champions League aux rebonds par minute. Il serait facile de voir les highlights et de supposer qu'un joueur aussi athlétique a dû être un rebondeur d'élite pendant la majeure partie de sa carrière. Mais en fait, ses chiffres aux rebondissement sont les plus élevés de sa carrière. Après avoir entendu l'entraîneur Kattash mettre l'accent sur le rebond offensif et reconnaître l'occasion de développer un aspect du jeu d'Owens qui pourrait aider l'équipe à gagner, Pannone et Owens se sont mis au travail.
"Josh Owens est un joueur qui est vraiment bon et c'est aussi un gars qui a le potentiel et l'avantage d'être un rebondeur de niveau élite. Il a les qualités athlétiques, le corps, l'éthique du travail, la concentration, il a tout ce qu'on peut imaginer. C'est aussi une très bonne personne. Parfois dans sa carrière, il a été un bon rebondeur, parfois il a été un rebondeur moyen. Josh et moi avons donc décidé d'analyser des films sur certains des meilleurs rebondeurs d'Europe pour comprendre ce qu'ils font et voir ce qu'il peut ajouter en termes de compétences. Jusqu'à présent, Josh a été excellent."
Owens lui-même a également reconnu l'impact de l'attention portée par Pannone aux détails et de son travail dans la salle de vidéo.
"Il fait toujours le lien entre tout cela en incorporant des séances vidéo utiles en dehors du terrain. Son dévouement et son souci du détail sont incroyables. Nous avons regardé les vidéos de nos matchs, mais nous avons aussi étudié les vidéos qu'il a réalisés sur les grands rebondeurs d'Europe. Nous avons étudié différents mouvements et différentes tendances, puis nous avons commencé à les intégrer dans les exercices et les entraînements ", dit Owens.
Expliquons à quoi cela ressemble dans la réalité du basket professionnel. Pannone nous a fait découvert son processus d'intégration des séances vidéos dans son travail sur le terrain avec Josh Owens et TaShawn Thomas. (Pour les entraîneurs parmi vous qui lisez ceci, les diagrammes d'exercices sont inclus et peuvent être téléchargés à partir de la description vidéo)
"Souvent, les gens ne réalisent pas. Ils considèrent le rebond offensif et le rebond en général comme un effort. C'est l'effort, c'est des qualités athlétiques mais c'est aussi une compétence. "
Dans cette première vidéo, il souligne l'importance de développer les mains du rebondeur et la vitesse de réaction.
"Les rebondeurs d'élite sont capables d'arracher les rebonds du dessus de leur tête jusqu'à la taille avec les bras tendus. Nous allons cela les "prises en extension"
A partir de là, l'étape suivante consiste à développer la capacité de faire basculer le ballon pour le récupérer. Ensuite, l'application des "mains rapides" et des "prises en extension" de la première vidéo, pour tirer les rebonds de l'extérieur de la zone du joueur.
Dans cette dernière vidéo, l'accent est mis davantage sur le rebond offensif et sur le timing pour chasser un rebond de l'extérieur de la peinture.
Ce que vous voyez dans ces vidéos n'est peut-être pas spectaculaire comme d'autres actions dont Amar'e Stoudemire et Josh Owens sont capables.
Mais il est certain que le travail acharné et l'attention portée aux détails sont également à l'origine de ces résultats. Dans un environnement sous haute pression, où les entraîneurs perdent le sommeil pour trouver les avantages infimes qui pourraient aider l'équipe à gagner chaque détail compte. Les plus grands matchs se décident autant sur un bras tendu tirant un rebond offensif, que sur un tir clutch.
*Les pourcentages de rebonds mesurent le pourcentage de rebonds disponibles qui sont captés par une équipe.
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