MIES (Suisse) - Le premier match des quarts de finale de la Basketball Champions League opposera l'U-BT Cluj Napoca au MHP Riesen Ludwigsburg dans la BT arena le 5 avril. Au moment où nous atteignons les quarts de finale de la BCL, il n'y a pas vraiment de bons tirages et il n'y a pas de mauvais non plus. Chaque équipe est coriace. Cela dit, si vous deviez choisir une équipe classée deuxième des huitièmes de finale que la plupart des équipes préféreraient éviter, MHP Riesen Ludwigsburg aurait été l'une des premières réponses au sondage. De même, l'U-BT Cluj Napoca a déjà battu des équipes comme Darüssafaka et l'Unicaja sur son chemin vers ce stade, et pourtant, il parvient toujours à aborder chaque match en tant qu'outsider, ce qui met une pression supplémentaire sur ses adversaires.

Aperçu statistique

Comme vous pouvez vous y attendre, MHP Riesen a été statistiquement excellent en défense toute la saison. Ils ont la deuxième meilleure évaluation défensive des quarts de finalistes, ne concédant que 99,1 points par possession. Cluj Napoca a été tout aussi impressionnant sur le plan offensif, franchissant la barre des 100 points à plusieurs reprises. Avec 112,6 points pour 100 possessions, ils occupent le quatrième rang des quarts de finalistes en termes d'évaluation offensive. Cluj Napoca est également l'équipe qui joue le plus vite, avec une moyenne de 74,3 possessions par match, tandis que Ludwigsburg est, sans surprise, l'équipe qui prend le plus de rebonds offensifs, captant 35,6 % de ses propres tirs ratés. Cluj Napoca shoote également à 48,8 % de réussite globale, ce qui en fait la deuxième meilleure équipe des quarts de finale, et se rend en moyenne 25 fois par match sur la ligne de réparation, numéro un de la ligue.

U-BT Cluj Napoca

Selon Mihai Silvasan,

tout ce que fait le Cluj Napoca est construit autour de l'agressivité en défense et de l'espacement en attaque pour dribbler ou driver. C'est une équipe qui a joué toute la saison de BCL avec une rotation serrée de huit joueurs et, par conséquent, l'alchimie entre le groupe a ressemblé à une équipe des Play-Offs toute la saison. Il semble logique de commencer par examiner la façon dont cette équipe joue en attaque. Si l'on considère que cette équipe joue à un rythme aussi élevé en termes de possessions par match, il est peut-être surprenant qu'elle ne fasse pas autant de dégâts en transition. L'attaque de Silvasan consiste à échanger de bons tirs contre de très bons tirs et ils sont plus qu'heureux d'attaquer les équipes avec plusieurs drives ou des successions d'écrans jusqu'à ce qu'ils obtiennent le tir qu'ils veulent.

Pour y parvenir, ils ont besoin d'un bon espacement et cherchent à passer avec fluidité d'une action à l'autre à tout moment. Le clip ci-dessous en est un excellent exemple. Ils jouent avec deux joueurs intérieurs mais à tout moment, l'un d'entre eux doit se trouver sur le périmètre, ce qui laisse de l'espace à l'autre pour jouer en pick-and-roll avec un couloir vide. Remarquez également que le coin et l'aile du côté faible doivent être remplis. Dès qu'ils créent un avantage - cette fois du #3, Brandon Brown rejetant l'écran et drivant ligne de fond - le joueur dans le coin ou l'aile doit couper. Cluj Napoca crée tellement de ses meilleurs tirs à partir de coupes vers le panier.

Encore une fois, dans ce prochain clip, nous voyons le même principe. Nous avons le même principe d'espacement avec un coin vide côté ballon et le deuxième joueur intérieur - #22, Dustin Hogue - dégageant la peinture pour laisser l'espace au #13, Stipanovic pour jouer le pick-and-roll. À cette occasion, l'avantage est créé par le fait que Stipanovic stoppe tôt son écran et attrape sur le petit roll. Tous les joueurs intérieurs de Cluj Napoca sont non seulement de bons passeurs mais aussi des passeurs dans l'âme et le #35, Patrick Richard sait que s'il coupe, Stipanovic le trouvera.

Sur le plan défensif, Cluj Napoca possède d'excellents défenseurs sur l'homme. Dustin Hogue et Karel Guzman en particulier sont capables de défendre sur n'importe qui et Elijah Stewart est très sous-estimé en tant que contreur. Du point de vue du système, Silvasan ne veut jamais voir le ballon traverser la moitié du terrain sans être contrôlé. Il est également heureux de sacrifier les coupes occasionnelles en back door tant que tout le monde reste dans la ligne de passe et que chaque réception est laborieuse pour l'attaque. Cette stratégie s'est avérée efficace, puisque l'équipe possède le meilleur pourcentage d'interceptions parmi les quarts de finalistes, récupérant 11,1 % des possessions de ses adversaires.

L'action ci-dessous est une excellente illustration de leur façon de jouer. Regardez comment ils récupèrent le ballon à mi-terrain et obligent Ostende à mener son attaque si loin du panier. A moins qu'ils ne switchent, Cluj Napoca se battra toujours pour passer au-dessus de l'écran porteur et dans ce cas, Patrick Richard se bat pour passer au-dessus de l'écran et Stipanovic a été en mesure de glisser et de défendre l'écran 2v2. Cela a permis au #0, Karel Guzman, de lire la ligne de passe et de faire l'interception.

Dans ce clip, nous les voyons utiliser un schéma encore plus agressif. Remarquez comment le numéro 14, Bircevic, couvre le premier pick-and-roll, puis change avec Dustin Hogue pour empêcher le roller d'obtenir le ballon. Il est extrêmement agressif sur le deuxième écran, alors que Brandon Brown se bat et qu'ils blitzent Ostende. Remarquez également comment Brandon Brown saute pour empêcher la passe au roller et donne à Bircevic le temps de récupérer son joueur. Même lorsqu'ils ont abandonné l'avantage, nous voyons le numéro 30, le contreur sous-estimé Elijah Stewart, dans ses oeuvres.

MHP Riesen Ludwigsburg

La façon dont John Patrick organise son équipe n'est plus un secret pour personne. Cela ne la rend pas plus facile à jouer. Chaque fois qu'une équipe affronte Ludwigsburg, elle sait qu'elle n'a pas d'autre choix que d'essayer de rivaliser physiquement avec elle et qu'elle devra payer un lourd tribut, tant physiquement que mentalement, si elle veut gagner. Cette équipe presse plus que toute autre équipe de la BCL. En fait, ils pressent tout terrain sur 28 % de leurs possessions défensives. Ils vont également au rebond sur chaque possession et le font sans relâche tout au long du match.

Patrick fait tourner ses joueurs rapidement et impitoyablement, ce qui fait que onze d'entre eux jouent en moyenne plus de dix minutes par match. Cette rotation rapide est également une nécessité pour maintenir les niveaux d'énergie requis pour jouer ce style de défense. L'autre chose à noter est que, bien qu'ils aient des joueurs comme Happ, Wolfarth-Bottermann et Baehre, il s'agit vraiment d'une équipe de petite taille et ils seront tout aussi à l'aise avec des cinq où Polas-Bartolo, Darden et Simon se partagent les tâches au poste de pivot.

L'action dans la vidéo ci-dessous vous montre exactement ce qu'est cette équipe. Regardez simplement l'effort nécessaire pour que la JDA Dijon puisse même traverser la moitié du terrain. Remarquez également que la balle perdue a été forcée par les joueurs qui ont trappé le pick-and-roll. Ils le font mieux que n'importe quelle équipe de la BCL, forçant une balle perdue sur 56,5 % des possessions lorsqu'ils trappent sur l'écran porteur.

Et encore une fois, juste pour faire bonne mesure...

Sur le plan offensif, Ludwigsburg utilise beaucoup de schémas offensifs à cinq. Tout comme Cluj Napoca, tout est question d'espacement. Si nous utilisons ce premier clip comme un exemple extrême, nous voyons Ludwigsburg dans l'une de ses configurations small ball. Regardez comment le numéro 13, Polas-Bartolo, "fuit" le premier écran mais n'a aucune intention de rouler vers le cercle (ou même de mettre un pied dans la peinture). Au lieu de cela, regardez comment l'espacement lui laisse de la place pour couper vers la ligne de lancer franc et jouer en 1 contre 1.

Dans le clip suivant, nous voyons un autre alignement à cinq joueurs extérieurs de Ludwigsburg et la même action. Remarquez encore une fois que le numéro 21 Darden n'est pas intéressé à rouler vers le panier. Ils veulent surtout de l'espace dans la peinture. Le timing de l'écran flare du n°6 Johannes Patrick est excellent et au moment où le n°12 Jonah Radebaugh l'attrape, nous savons déjà quel sera le résultat.

Oppositions clés

Cette section pourrait tout aussi bien s'intituler "actions clés" car il s'agit souvent autant de la façon dont une équipe défend une certaine situation que d'une opposition en un contre un. Aucune équipe de BCL n'utilise les actions en isolation sur plus de 10 % de ses possessions et Ludwigsburg - qui utilise les Iso plus que n'importe quelle équipe des quarts - ne les utilise que sur 6 %. La question de savoir qui défend sur qui est souvent plus une question de momentum qu'une question valable sur un match ou une série.

L'équipe de John Patrick a généré le plus grand nombre de points grâce à ses shooteurs d'élite et en marquant en transition. Le défi du Cluj Napoca consistera plus que probablement à ne pas perdre le ballon afin d'empêcher le club allemand de lancer des contre-attaques. De manière simpliste, leur schéma défensif est également conçu pour que les joueurs se trouvent dans les lignes de passe et qu'il soit difficile de faire des passes pour les shooteurs, mais sans aucun doute, leur plus grand défi sera d'empêcher Jonah Radebaugh de créer à partir du pick-and-roll. S'ils choisissent d'être très agressifs et de venir le trapper quand il a le ballon des mains, ils s'exposent à ce que des joueurs comme Justin Simon et Jordan Hulls attaquent les closeouts (sortie rapide du défenseur) et prennent des tirs. Cela signifierait également que Ludwigsburg commencerait à utiliser Radebaugh sans le ballon, comme nous l'avons vu dans le clip précédent lorsqu'il a mis un tir en suspension. Il est aussi particulièrement dangereux lorsqu'il utilise des dribbles en pointe pour attaquer les closeouts dans ce type de situations.

Tout comme Ludwigsburg - et à peu près toutes les autres équipes de la BCL - Cluj Napoca génère la plupart de ses points en transition et par ses shooteurs, mais pas dans le même volume que le club allemand. Comme nous l'avons vu dans les deux clips offensifs présentés au début de cet aperçu, l'équipe de Mihai Silvasan est experte dans l'art de couper vers le panier à partir de son jeu de dribbles et drives. Ils marquent également des points grâce à leurs passeurs Brown, Richard et Stewart à partir dee pick-and-roll.

Nous verrons probablement Ludwigsburg s'en tenir au plan A et utiliser la presse et les trappes dans le pick-and-roll. Ils devront cependant choisir leurs moments ou exécuter à un très haut niveau. Cette équipe de Cluj Napoca ne se laisse pas facilement bousculer par les trappes et l'agressivité.

La dernière question à se poser est sans doute de savoir comment Cluj Napoca va gérer Ludwigsburg lorsque l'équipe allemande joue small ball et comment John Patrick va s'occuper des joueurs comme Stipanovic si le club roumain décide de ne pas les affronter avec un autre petit gabarit. Nous ne connaîtrons la réponse à cette question que le mardi 5 avril, car Cluj Napoca n'a jamais joué contre une équipe comme MHP Riesen Ludwigsburg... mais il n'y a pas vraiment d'autre équipe comme MHP Riesen Ludwigsburg, ni d'équipe comme l'U-BT Cluj Napoca. Ce match promet d'être tout à fait fascinant.