LUDWIGSBURG (Allemagne) - Nous sommes habitués à voir les équipes du MHP Riesen Ludwigsburg jouer un basket agressif et physiquement dominant sous la direction de l'entraîneur John Patrick. En particulier, nous avons pris l'habitude de les voir épuiser les équipes avec une défense en pression tout terrain et des rebonds offensifs incessants. Ce que nous n'avons pas l'habitude de voir, ce sont les Giants de Ludwigsburg dans le haut du tableau de l'efficacité offensive, mais c'est exactement là où ils se trouvent depuis le début de la saison.

Le tableau de bord ci-dessus comporte deux graphiques : le premier indique le classement de chaque club en termes d'évaluation offensive et défensive, tandis que le graphique ci-dessous présente l'évaluation nette sur une échelle allant du jaune vif (mauvais) au vert foncé (bon). Nous voyons Ludwigsburg dans le coin inférieur droit, ce qui signifie qu'ils sont dans un endroit idéal pour l'efficacité des deux côtés. Ils sont deuxièmes à l'indice offensif avec 120,4 points par 100 possessions, Galatasaray étant la seule équipe à marquer plus de points avec 120,6 par 100 possessions. Ils sont également deuxièmes à l'indice net, avec un impressionnant +15,3 points pour 100 possessions.

La formule est simple mais incroyablement efficace. L'équipe de Ludwigsburg veut vous éparpiller avec quatre ou cinq joueurs situés à l'extérieur de l'arc et utiliser des cinq avec le plus grand nombre possible de ces joueurs capables de poser la balle au sol et de lancer une action. C'est une chose d'utiliser des quatre au large ou même des cinq au large, mais lorsque les cinq joueurs peuvent aussi poser le ballon et attaquer un closeout (une sortie rapide du défenseur), cela représente un défi très difficile pour les défenses adverses. Surtout pour des équipes comme Tenerife, dont la majorité des joueurs sont des big men traditionnels comme Shermadini ou Guerra.

Lorsque vous regardez l'action ci-dessous, la première chose que vous remarquerez est le premier pas rapide du numéro 12 Jonah Radebaugh pour créer un avantage à partir de rien à la fin de l'horloge (quelle découverte il a été, à ce propos). Cependant, la chose la plus importante à remarquer dans cette action est le n°7 Jonathan Baehre qui joue la position de cinq au large pour Ludwigsburg. Après avoir posé l'écran, Baehre se place instantanément dans le coin faible et exécute un tir en suspension dans l'angle. Il tire à 50 % sur 2,5 tentatives de loin, ce n'est donc pas un hasard non plus. Nous l'avons également vu mettre la balle sur le sol à plusieurs reprises et attaquer les closeouts cette saison.

L'exemple qui souligne ce point dans la vidéo ci-dessus est celui de Jonathan Baehre, mais il s'agit de l'ensemble de l'équipe. Malgré leur espacement, Ludwisgburg ne tire pas à trois-points avec 24,4 tentatives par match, mais ils shootent à 41,8% de réussite, ce qui est le deuxième meilleur pourcentage de la BCL - seul Hereda San Pablo Burgos tire à trois-points à un pourcentage plus élevé (44%). Ludwigsburg est également unique dans sa répartition des tirs. Wolfarth-Botterman et Herzog sont les seuls joueurs qui sont sur le terrain plus de 10 minutes par match qui n'ont pas une moyenne de plus d'une tentative.

Encore une fois, lorsque vous regardez l'action dans la vidéo ci-dessous, la première chose que vous remarquerez, c'est l'athlétisme irréel du numéro 5 Justin Simon qui attaque sur un drive diagonal et met tout dans le cercle. Ce qu'il faut également savoir, c'est que dans le cinq utilisé par John Patrick, le n°13 Yorman Polas Bartolo joue poste cinq et met en place des pick-and-pops au lieu de rouler ou d'occuper l'emplacement du dunker dans le short corner. Le résultat est que lorsque l'attaque de Ludwigsburg ne crée pas d'avantage à partir d'actions d'écran, ils savent qu'ils ont la capacité de trouver un matchup dans le périmètre qui peut briser la défense, et une fois qu'ils le font, il y a toujours de l'espace au bord du cercle lorsque les contreurs adverses sont occupés à chasser les gens comme Polas Bartolo autour du périmètre.

L'action présentée dans la vidéo ci-dessous est probablement l'action la plus courante que vous verrez de Ludwigsburg cette saison. Elle commence par un main à main du numéro 21 Darden à Radebaugh. Darden roule ensuite autour d'un écran de Baehre, aspirant en même temps la défense côté faible. Habituellement, le flux d'actions suivant serait un écran de Baehre à Radebaugh, mais dans ce cas, ce n'était pas nécessaire car la défense était tellement aspirée que Radebaugh a pu faire une passe directe à l'aile pour un trois-points ouvert de Hulls.

Ici, nous voyons Ludwigsburg se mettre en place de la même manière, mais cette fois, au lieu du main à main, Polas Bartolo garde le ballon et l'action devient ensuite à une succession d'écrans décalés côté faible. Ce qu'il faut remarquer, c'est que les Allemands glissent après chaque écran. Cela devrait empêcher Tenerife de se couvrir ou de jouer une quelconque défense agressive en pick-and-roll. Le résultat est que Darden glisse après un écran et crée un avantage. Une fois de plus, Polas Bartolo est le pivot de facto de cette formation avec un joueur de 2,13 m Giorgi Shermadini en défense sur lui et nous le trouvons en train d'étirer la défense dans le coin côté faible. À cette occasion, il a choisi le flotteur court plutôt que le tir en suspension. Pour Shermadini, jouer en aide et ensuite sortir pour garder Polas Bartolo est une tâche très difficile.

Bien sûr, l'adoption d'une attaque écartée (sans position) a également un effet sur la défense d'une équipe. Si vous n'avez pas de géants dans la peinture pour protéger l'anneau, vous devez être très bon pour défendre sur le ballon car vous risquez de laisser le même espace sous votre cercle que vous voulez attaquer à l'autre bout. Heureusement, il s'agit d'une équipe de John Patrick et la défense sur le ballon est ce qu'ils font de mieux. Ludwigsburg utilise une défense en pression tout terrain sur 32 % de ses possessions défensives. L'équipe suivante à cet égard est Oldenburg avec 15,9 %. Ludwigsburg presse deux fois plus que n'importe quelle autre équipe du BCL.

L'action dans la vidéo ci-dessous est un classique de Ludwigsburg. Le numéro 20 Rawle Alkins a récupéré le ballon aux alentours de la ligne de lancer franc et s'est retrouvé sur Todorovic. Il y avait des mains dans toutes les lignes de visée et il est resté devant sur le drive. Cela signifie que les Polas Bartolo et Baehre ont pu rester à la position au lieu d'aider. Ce n'est pas souvent que nous voyons une possession de balle de Tenerife avec autant de dribbles et aucune passe avant un tir contesté. Ce n'est tout simplement pas leur façon de jouer... Ce type de défense sous pression peut avoir raison d'une équipe, même d'une équipe comme Lenovo Tenerife.

Un autre avantage des équipes plus petites et plus rapides est qu'elles sont capables de switcher sur quasiment tous les écrans. Dans l'action ci-dessous, Ludwigsburg a changé sur tous les écrans sauf Jonathan Baehre.

Jusqu'ici tout va bien pour l'attaque au large de John Patrick. Après 5 matchs de BCL, ils sont en tête de leur groupe et confirmés comme tels, ce qui leur garantit une place en huitième de finale. En ligue allemande, ils ont disputé 11 matchs et occupent la troisième place de la BBL. Tout cela est très positif. Ils affronteront ensuite à domicile une équipe de Promotey en pleine renaissance. La dernière confrontation entre les deux équipes s'est soldée par une victoire de 22 points en Ukraine.

Ils peuvent s'attendre à un test beaucoup plus sévère de la part de l'équipe de Ronen Ginzburg cette fois-ci, alors qu'ils cherchent à terminer la saison régulière sur une bonne note. Une chose est sûre, ils se retrouveront avec Galatasaray en huitième de finale et nous verrons qui des deux meilleures attaques est le roi cette saison. Compte tenu du rythme de jeu de Galatasaray et de la capacité de Ludwigsburg à s'opposer à ces deux équipes grâce à ses lignes de cinq joueurs, il s'agit d'un match à ne pas manquer car les deux équipes sont de véritables candidats au Final 4 à ce stade précoce de la saison.